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Comment définir le travail du médecin interniste généraliste ? S’agit-il réellement d’une spécialité ? Travaille-t-il en milieu hospitalier ou en cabinet ? Ces interrogations reflètent la méconnaissance générale de notre profession dans la population et expriment peut-être, au-delà d’un problème de définition, un défaut à plusieurs niveaux d’une vraie valorisation de notre métier. Dans la culture populaire, le héros médical est en effet rarement interniste. Dr House est peut-être l’exception qui confirme la règle, encore qu’il est capable d’exercer toutes les spécialités dans le même épisode, rendant la fiction plutôt éloignée de la réalité.

La pratique du médecin interniste varie beaucoup selon les pays, comme en témoigne une enquête publiée en 2013 sur les disparités de fonctionnement de la discipline. 1 En France, par exemple, les internistes sont identifiés comme des « supers diagnosticiens » qui gèrent, en milieu hospitalier, les pathologies rares et complexes, alors que leurs collègues généralistes suivent en ambulatoire l’adulte dans une approche holistique avec un parcours de formation bien distinct.

En Suisse, la médecine interne et la médecine générale ont fusionné en 2015, avec la création d’un seul titre ISFM de médecine interne générale. Ce changement était attendu, car contrairement à nos collègues européens, l’écrasante majorité des internistes en formation en Suisse poursuivent leur carrière en ambulatoire. La confusion entre des médecins qui avaient des parcours quasi identiques mais des titres différents n’avait plus lieu d’être. D’aucuns sont restés toutefois sceptiques, notamment quant aux conséquences d’un tel rapprochement sur la structuration des programmes de formation et sur les effets à long terme d’une fusion entre deux mondes aux philosophies relativement différentes, l’hospitalier et l’ambulatoire. L’ISFM a choisi d’offrir deux orientations professionnelles aux internistes en formation : l’une en pratique ambulatoire (cursus de médecin de famille) et l’autre en milieu hospitalier (cursus d’interniste hospitalier), avec un tronc commun de formation, puis des modules complémentaires dépendant du futur environnement de pratique. Les arguments qui avaient conduit à la fusion des deux spécialités visaient à revaloriser la profession de généraliste délaissée par les futurs médecins en formation pour faire face à une pénurie attendue en ambulatoire. Force est de constater que presque dix ans après, la situation demeure insatisfaisante malgré tous les efforts consentis. La proportion visée de plus de 50 % de médecins généralistes pour atteindre un système de santé performant, capable de répondre aux charges d’une population vieillissante, n’est de loin pas atteinte et aucun signal ne permet de prédire un changement dans le bon sens. Par ailleurs, seule une minorité des médecins internistes finiront cadres en médecine interne hospitalière, soit par choix, soit par défaut, alors que les besoins dans cette spécialité se font également ressentir.

La médecine interne hospitalière est progressivement devenue une spécialité à part entière en Suisse, suivant la tendance actuelle outre-Atlantique, où les médecins qui exercent cette fonction s’appellent les « hospitalistes ». Ces médecins jouent un rôle clé dans la prise en charge globale d’une bonne partie des patients, de plus en plus âgés et polymorbides. Leur mission consiste à faire des synthèses dans les situations complexes et à intégrer l’ensemble des données dans la mise en place...

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Au bout de ces années, qui devaient nous apprendre l’art et la manière d’une meilleure « efficience médicoéconomique », vous prenez un système hospitalier « en porcelaine », vous y ajoutez de l’« hyperspécialisation », vous agitez fortement le tout avec une crise sanitaire, et vous obtenez le plébiscite d’une médecine globale, graduée, en lien avec la ville et ses urgences, à l’interface avec toutes les autres spécialités : la Médecine Hospitalière Polyvalente (MHP) !

Mais cette discipline serait-elle, par l’enthousiasme qu’elle suscite aujourd’hui, immunisée des risques qui menacent beaucoup de spécialités, comme l’évolution démographique et le manque d’attractivité ? Certainement pas ! Depuis 10 ans, la Fédération Française de Médecine Polyvalente (FFMP) devenue Société Française de Médecine Polyvalente (SFMP : www.sfmp.org) se mobilise pour faire reconnaître cette pratique médicale dans l’offre de soins, ainsi qu’à la faculté.

Elle fait le lien avec de nombreux interlocuteurs, institutions et tutelles pour mettre en oeuvre une réflexion globale sur notre métier et apporter les réponses aux hiatus administratifs et ordinaux qui persistent. Bien consciente depuis la première heure de sa pertinence et du déséquilibre à prévoir entre « l’offre » et « la demande », elle persévère à promouvoir ses pratiques dès qu’elle le peut, pour porter, avec d’autres bien sûr, haut et fort ses exigences d’excellence.

Le 12 mai dernier, les représentants de la SFMP furent reçus à la séance plénière de la Conférence Nationale des PCME des CH pour présenter, et, si besoin était, de mettre en lumière la Médecine Hospitalière Polyvalente. Surtout, c’était aussi l’occasion d’aborder les questions auxquelles il faudra, sans trop attendre, apporter ensemble des réponses. Une courte présentation de l’« odyssée » de la SFMP fût suivie d’échanges enthousiastes, passionnés, régulièrement ponctués de « pourquoi ne s’est-on pas croisés plus tôt ? ».

Difficile d’être exhaustif ; alors essayons d’être synthétiques : « … Merci d’exister… » Le bien-fondé des sujets portés, depuis la première heure, par la SFMP en France auprès des institutions et des pouvoirs publics, et son engagement pour sa reconnaissance rendent à présent aux yeux de tous, très légitime la SFMP à représenter, avec d’autres certainement, la Médecine Hospitalière Polyvalente (MHP). « … Nous, aux urgences, on mesure bien le service rendu par la MHP... » La MHP, dans sa valence MCO, est, il faut le rappeler, un des principaux interlocuteurs des urgences en raison de la polyvalence de ses prises en charge et de ses réponses. Elle est aussi très souvent une alternative du recours aux SAU puisque fortement impliquée dans le lien ville/hôpital. Dans le contexte que nous connaissons (permanence de soins, lits d’aval), la SFMP peut prétendre apporter son éclairage sur cet exercice essentiel.

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